Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Da Vinci Code
Archives
22 février 2008

Le Prieuré de Sion

I) Des faits réels au livre

            2) Le prieuré de Sion

L’intrigue du Da Vinci Code se base sur le conflit entre deux groupes : l’Opus Dei et le Prieuré de Sion. Ce dernier, d’après le livre, détient un secret que le premier cherche à faire disparaître. Le secret en question concerne le christianisme, Jésus et Marie Madeleine auraient étés unis et auraient eut une descendance qui aurait constituée la racine de la lignée des rois mérovingiens.

    Au début de son œuvre, Dan Brown prévient son lecteur qu’il s’appui sur certains faits réels : « Toutes les descriptions des monuments, d’œuvres d’arts, de documents et de rituels secrets sont avérées. » Il affirme aussi l’existence de l’Opus Dei et du Prieuré de Sion. A propos de ce dernier, l’auteur écrit : « La société secrète du Prieuré de Sion a été fondée en 1099, après la première croisade. On a découvert en 1975, à la bibliothèque nationale, des parchemins connus sous le nom de Dossiers Secrets, où figure la liste de certains membres de Prieuré, parmi lesquels on trouve Sir Isaac Newton, Botticelli, Victor Hugo et Léonard de Vinci. » Non seulement Dan Brown écrit un roman qui a suscité une grande polémique mais il y intègre aussi de grands personnages de l’Histoire qui auraient été informés d’un fabuleux mystère.

Est-ce fondé ? Le Prieuré de Sion a-t-il réellement existé ? Et si c’était le cas, était-il réellement comme nous le montre l’auteur ?

Tout commence le 1er juin 1885, jour où un curé, Bérenger Saunière prend ses fonctions à l’église de Rennes le château. L’abbé aurait trouvé le 21 septembre 1891 des parchemins perdus. De plus grâce à des fonds importants dont l’origine est mystérieuse, il restaure l’église qui est consacrée à Marie Madeleine. De nombreuses personnes sont fascinées par le secret qui entoure ce curé. Sa mystérieuse découverte, selon les intéressés, serait de l’ordre d’un trésor symbolique d’une connaissance supérieure d’une réponse à toutes les énigmes. Ces mêmes personnes ont écrit de nombreux ouvrages dont l’un des plus importants est l’Or de Rennes ou la Vie insolite de Béranger Saunière, écrit par Gérard de Sède. On peut dire que le Da Vinci Code n’aurait pas existé si cette œuvre n’avait pas été créée. Ainsi, on apprend à la lumière de ce livre le contenu supposé des parchemins trouvés par le curé. En effet, ils contiendraient la preuve d’une dynastie perdue en France qui aurait été fondée par Clovis en 481. Des historiens ont montré que son dernier représentant était Dagobert II, assassiné en 679. D’après Gérard de Sède, son fils, Sigebert IV fut sauvé et amené en secret à Renne le château. Ce dernier aurait eut une descendance, la seule qui puisse réellement prétendre au trône. La lignée mérovingienne se serait donc perpétuée dans l’ombre et « le roi perdu » serait parmi eux. L’auteur aurait trouvé ce descendant dont le nom ne sera pas inconnu aux lecteurs attentifs du Da Vinci Code : Pierre Plantard de Saint-Clair.

Ce dernier, finit par donner une interview en 1973 et annoncer aux journalistes « Nous gardons fidèlement certaines choses à l’abris de la publicité ». Les choses en question, trois Anglo-saxons tenaces vont tenter de les mettre à jour : le premier est anglais, Henry Lincoln, amoureux des Templiers ; le deuxième est australien, Michael Baigent, passionné d’histoire médiévale ; le troisième est américain et son nom n’est pas inconnu : Richard Leigh, écrivain. En 1982, quinze ans après Gérard de Sède, ils publient à leur tour un pavé : l’Enigme sacrée, un best seller. Les trois auteurs ont réussi à rencontrer Pierre Plantard de Saint-Clair, et, interpréteront ses paroles de telle façon que « Marie Madeleine aurait eut une descendance avec Jésus , à l’origine d’une lignée qui se croiserait au Vème siècle avec celles des Francs qui engendrera la dynastie mérovingienne ». Pierre Plantard de Saint-Clair serait donc un descendant du Christ via Dagobert II. Selon l’Enigme sacrée, ce descendant serait parvenu jusqu’à nous grâce au fameux Prieuré de Sion, société ultra-secrète créée par Godefroi de Bouillon en 1099. Les membres du Prieuré seraient en fait les véritables dirigeants des Templiers, qui auraient étés mandatés par le Prieuré de Sion pour retrouver des documents prouvant les noces de Jésus et de Marie Madeleine. Les templiers auraient cherché pendant neuf ans avant de trouver ce « trésor » pour le ramener et le cacher en Europe.

Les lecteurs du Da Vinci Code reconnaîtront presque mot pour mot le cœur de l’intrigue de Dan Brown. D’ailleurs, l’écrivain, cette fois, ne maquille pas ses sources et rend un hommage appuyé aux trois auteurs : Leigh Teabing (dont le nom est fabriqué avec celui de deux des auteurs, Michael Baigent et Richard Leigh) possède l’Enigme sacrée dans sa bibliothèque. Encore mieux, Dan Brown revendique l’existence du Prieuré de Sion dans sa préface.

Selon le Da Vinci Code, Pierre Plantard serait l’un des grands maîtres du Prieuré de Sion. Qu’en aurait pensé Plantard ? Impossible de le savoir puisqu’il est mort le 3 février 2000 à Paris et donc avant la publication du best seller. Car cette personne a bel et bien existé, mais peut être pas comme Gérard de Sède l’imaginait. Les dossiers secrets cités dans le Da Vinci Code, comme par exemple la liste des vingt six grands maîtres (appelés nautoniers) du Prieuré, existent mais leur contenu est fabriqué de toutes pièces (ce qui a été avoué par Gino Sandri, dernier descendant de Pierre Plantard) et ne correspondent pas à la description donnée dans l’œuvre. Il s’agit en effet de références à des historiens, des spécialistes de généalogie, des manuscrits rares…

Mais le fait que les dossiers soient des faux ne signifie pas forcément que le Prieuré de Sion n’a pas existé. Marie-France Etchegoin et Frédéric Lenoir ont retrouvés les preuves de la fondation du Prieuré : mais ce ne sont pas des archives de plusieurs siècles mais elles datent seulement du 25 juin 1956 ! Le jour où Pierre Plantard a déclaré cette association, lois 1901 au même titre qu’une simple réunion de philatélistes, mais cette fois ci dans le but « d’une entraide des membres ». Le bureau se compose en parti de Pierre Plantard qui ne s’appelle donc pas Plantard de Saint Clair mais simplement Plantard et est dessinateur industriel dans une usine de poêles, à Annemasse.

La principale activité de cette association est de publier un bulletin qui s’appelle Circuit, et se présente comme le « Bulletin d’information et de défense des droits et de la liberté des foyers HLM ». L’appellation Sion serait en fait en rapport avec la montagne du même nom en Haute Savoie plus qu’à l’antique Jérusalem. Il semble jusque là que ce ne soit qu’une association de défense de locataires au nom grandiloquent. Mais ce n’est pas tout, le sous titre de l’association est « C.I.R.C.U.I.T. », mais ces initiales signifient cette fois « Chevalier d’Institution et Règle Catholique Indépendante et Traditionaliste ». A cela s’ajoute des grades dont les noms viennent des francs maçons ou de la maçonnerie anglophone, et même un vocabulaire fasciste est utilisé dans les dossiers.

 

C’est ainsi que même si l’on tente d’éclaircir le mystère des origines du Prieuré de Sion, cela reste sombre, pourquoi une simple défense de locataire s’appropriait des noms aussi grandiloquents ?

Publicité
Commentaires
Da Vinci Code
Publicité
Publicité